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9 octobre 2013 3 09 /10 /octobre /2013 07:23
Manifestation monstre pour Herrira

Ils étaient 65 000 manifestants dans les rues de Bilbo samedi selon le quotidien Gara, des dizaines de milliers selon l’Agence France-Presse, des milliers pour la majorité des éditions numériques de la presse espagnole ce week-end. Des chiffres d’autant plus impressionnants que l’appel à la manifestation de samedi n’avait été lancé que le mardi précédent. La manifestation visait à dénoncer l’opération menée contre Herrira et l’interdiction de fait de ce mouvement. Mais en défilant également pour la défense des droits des prisonniers basques, la foule a voulu montrer que même sans Herrira cette revendication continuerait d’être portée.

Depuis le Pays Basque Nord, deux bus avaient été organisés. “Un de Basse-Navarre et un autre du Labourd qui étaient pleins tous deux et avec des gens de toutes générations”, indique Émilie Martin de Herrira, qui souligne la rapidité avec laquelle ces bus ont été organisés et remplis. “Il y a aussi beaucoup de gens qui se sont rendus à Bilbo par leurs propres moyens”, explique la jeune femme.

Rejet de l’opération

Selon le site Naiz, les participants dépassaient largement le cadre des rangs de la seule gauche abertzale. Pourtant, au niveau des partis politiques, seuls ceux de gauche et abertzale avaient appelé à la manifestation. Mais celle-ci était également soutenue par de nombreux mouvements sociaux et syndicaux dont le syndicat CCOO (équivalent espagnol de la CGT française), peu habitué de ce genre de manifestation.

Au-delà de la manifestation, l’opération Herrira a suscité d’autres réactions plus ou moins négatives au Pays Basque : communiqué commun du PNV et d’EH Bildu, résolution du conseil municipal de Donostia avec les voix du PNV, des socialistes et de Bildu, etc. De nombreuses personnalités du Parti socialiste d’Euskadi (PSE) se sont aussi interrogées sur le bien-fondé de l’action judiciaire, parmi lesquelles Eduardo Madina, étoile montante du parti et qui est handicapé à la suite d’un attentat d’ETA. “Interrogations” aussi pour le parlementaire Txarli Prieto qui a réclamé à la justice des explications sur “les motifs et les objectifs” recherchés.

Parmi les manifestants, les 18 personnes arrêtées lundi qui ont toutes été libérées mais restent sous contrôle judiciaire. Le mouvement reste, lui, suspendu pour deux ans, ce qui équivaut à une interdiction de facto. Une suspension qui risque d’avoir des répercussions pour la branche de Herrira au Pays Basque Nord. D’autant que le nom d’Émilie Martin, militante de Herrira de ce côté-ci de la Bidassoa, apparaîtrait dans le dossier (voir Le JPB de samedi).

Celle-ci n’avait hier pas d’informations sur les conséquences que pourrait avoir l’action de la justice espagnole sur le mouvement au Pays Basque Nord. Ainsi, le juge espagnol Eloy Velasco a décrété la fermeture de pas moins de 32 profils sur Twitter, 125 profils sur Facebook et 38 pages Web. “Nous ne savons pas encore si des profils ou des sites du Pays Basque Nord sont concernés. Ce qui est sûr, c’est que Herrira est un mouvement national qui n’a qu’un site Web. Si celui-ci est fermé, nous serons donc aussi touchés.” Hier en fin d’après-midi, le site en question (herrira.org) fonctionnait toujours. Seul le site de vente herriradenda.net était déjà fermé.

Le mouvement devrait se réunir aujourd’hui avec des organisations politiques et sociales du Pays Basque Nord pour discuter de la réponse à donner localement à cette opération.

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